Bonjour Vous, lecteur adoré. Vous, qui êtes là, ici et maintenant, par hasard ou par plaisir. Vous êtes au bon endroit. D’ailleurs, vous savez que vous êtes superbe ? Je vous surprends ? Le vouvoiement, peut-être ? C’est un ras-le-bol du tutoiement rigoriste qui se veut compagnon. Vouvoyons-nous, parfumons d’une élégante désuétude nos échanges intemporels ! Je vous ai déjà dit que vous étiez superbe ? En attendant le déluge, c’est histoire de caresser le temps. Oui, le caresser. On le perd. On le gagne. On lui court après, mais jamais au grand jamais, on ne le caresse. Pourtant, nous devrions. Alors savourons le. Je vous ai concocté quelques bonbons, des douceurs, modestes friandises. N’y cherchez aucun lien logique, il n’y en a pas.
Le crétin est un habitant des crêtes, il a la rareté de l’oxygène pour circonstance. Or, on le sait, le con classique, ne manque jamais d’air.
Scène de bar fictive. Deux piliers en pleine discussion. Le ton monte tout autant que le rouge aux fronts. L’un, courroucé et qui veut clore ce débat qui n’en est pas un, à l’autre :
— Je suis comme Saint Thomas. Je ne crois que ce que je vois !
L’autre, surpris, rétorque hilare :
— Tiens donc ? Tu as déjà vu Saint Thomas ?
Le premier balbutie :
— Mais non, mais c’est une expression. Tu ne peux pas comprendre …
— Ben voyons. À la tienne quand même. À toi et tes certitudes.
Bâton désigne un objet qui peut tout aussi bien nous aider à marcher qu’à frapper la mesure où le forban et le butor. Saisissons-nous de ce mot Bâton, l’accent circonflexe remplace un S qui ne se prononçait plus et bâton redevient baston. Aujourd’hui, une baston est un terme vague qui désigne une rixe, une empoignade, un pugilat, une bagarre. Hier, elle était une bastonnade, une volée de bois vert.
Le langage évolue, sinon c’est une langue morte. Malgré tout, certains mots sont tellement usités, usés que leur sens premier est effacé, oublié, évanoui. Si nous répétons, à voix haute, un mot une dizaine de fois de suite, nous aurons l’impression qu’il perd son sens.
Le langage est un consensus, un outil qui permet à deux individus d’échanger des informations, des idées aux travers de concepts opérationnels ( chaise, table, maison, chemin, marteau, boire, manger, froid, chaud, etc.). Cela étant, plus le concept est abstrait et plus sa définition peut varier. Alors, si les concepts diffèrent dès le début, il sera aisé de se mésentendre. Erreur partagée et facilement écartable en faisant fi de son orgueil et de ses préjugés en s’enquérant du sens du mot pour l’autre.
Le mot permet d’appréhender, de saisir, de manipuler la réalité, car lorsque nous pensons, nous pensons en mots. Que cela paraisse farfelu ou évident, le mot permet le raisonnement. Cependant l’efficacité de ce dernier se définit par la richesse du vocabulaire, par l’efficacité du concept opérationnel. Illustrons le propos. Si nous disons : Passe moi le truc que je bidule le chose. Autant dans le contexte et en supposant que l’autre sache quelle action je vais entreprendre et de quel outil j’ai besoin pour le faire, ça va être schtroumpfement compliqué. De même, lorsque nous disons :
L’oiseau ne craint pas de se poser sur la branche morte.
Nous visualisons la chose. Si nous devions expliquer, à chaque fois, ce qu’est un oiseau, ce qu’est la crainte, ce qu’est une branche, ce qu’est la mort, nous en serions réduit à traiter une quantité colossale d’informations et nous passerions à côté de la raison d’être du mot prononcé : la rapidité de l’acquisition d’une donnée et de son traitement.
Un exemple sera plus probant pour illustrer le propos. Prenons un domaine technique, celui de l’arboriculture ornementale. Quand un arbre, ayant perdu un de ses axes, n’arrive pas à recouvrir sa blessure, il se forme une cavité. D’aucuns la désigneront comme carie et quel meilleur moyen de traiter une carie qu’en faisant un plombage ? Et bien c’est un sophisme involontaire. De nos jours, nous parlons d’erreur fondamentale d’attribution causale. C’est un des nombreux biais cognitifs qui entament notre jugement.
Comment s’en prémunir ? En utilisant le mot adapté à la chose ou à la situation et en demandant de préciser le mot le cas échéant. Je préfère passer pour un imbécile en posant la question bête que de confirmer être un demeuré en restant dans l’ignorance.
Pour vivre peureux, vivons fâchés.
Savez-vous pourquoi vous aimez un film, un livre, une peinture ? non ? Moi, c’est parce qu’ils me révèlent quelque chose sur moi.
Heureusement que les gens qui ne font rien ont le loisir de critiquer.
Quelle triste vie, ils auraient sinon.
Rien ne sert de vieillir, il faut mûrir à point.
Si une marche c’est aller de l’avant. Qu’est-ce qu’une démarche ?
Le bonheur est une vue de l’esprit.
Si la folie devient la norme, quelle raison reste-t-il aux asiles ?
Le poète éprouve quand le chimiste verse.
Toute fin a une histoire.
Quand on commence à réfléchir aux choses qu’on faisait de manière mécanique, on se rend compte qu’on y perd, à chaque fois, un peu de notre humanité.
Réfléchir, c’est se pencher de nouveau.
Il faut savoir cueillir le parfum plutôt que la fleur.
Les mauvaises idées sont pires que pas d’idée du tout.
Un dément est-il un défaiseur de mensonge ?